Deux destins, séparés de plusieurs siècles, réunis par hasard et qui entament un impossible dialogue. Voilà résumée à grands traits la trame du dernier roman de Antoine Laurain, Les Caprices d’un astre publié aux éditions Flammarion.
C’est presque devenu un genre littéraire à part entière. Le principe : mêler récit historique et fiction romanesque autour d’un canevas commun. L’exercice est souvent périlleux tant cette composition en miroir peut vite tourner à vide, le récit historique servant de prétexte ou inversement. Avec Les caprices d’un astre, Antoine Laurain évite les pièges du genre et livre un roman maitrisé et équilibré.
La double intrigue :
D’un côté, Xavier Lemercier, agent immobilier, trouve au hasard d’une visite un télescope ayant appartenu à un célèbre astronome. Il cadre dans l’instrument, depuis son balcon, une femme derrière une fenêtre, sans oser, bien sûr, l’aborder. Divorcé et esseulé, avec pour seules joies ses week-ends avec son jeune fils, il commence à tomber amoureux de l’inconnue.
De l’autre, Guillaume Le Gentil de la Galaisière, astronome de Louis XV part vers les Indes pour observer l’exceptionnel passage de Vénus devant le Soleil. Il revient onze ans plus tard, déclaré mort et sans avoir pu observer l’éclipse.
Voilà pour les deux destins, dont les rêves déçus se retrouvent autour d’un vieux télescope. L’exotisme romantique de l’astronome en exil répond à la modernité falote de l’agent immobilier. Quant à la quête astrale, elle prend toute sa mesure au regard d’un amour contrarié.
