[A lire] Hôtel de guerre

[A lire] Hôtel de guerre

Publié le 22 avril 2022

Il y a des noms qui portent en eux un imaginaire. Dîtes Sarajevo et vous reviennent en mémoire un certains nombres d’heures sombres, une ombre tragique. Les dates sont devenues floues, les faits aussi, mais le nom reste. Sarajevo n’est plus une ville, c’est une douleur. Avec Hôtel de Guerre publié aux éditions Gallimard, Jean-Luc Outers nous replonge dans la ville assiégée, au début des années 90.

Vous aimerez aussi

Une ville en ruine, des bruits de bombes, des âmes qui errent sans raison. Toute ressemblance avec des évènements présents n’est pas fortuite. C’est le propre des villes assiégées, en guerre. Tout perd son sens, ses repères.

L’histoire en deux mots : Un écrivain séjourne à l’Holiday Inn, l’hôtel où sont regroupés les journalistes du monde entier durant le siège de Sarajevo. Il y retourne vingt-cinq ans plus tard, hanté par le souvenir d’Anna, une anesthésiste romaine rencontrée dans un hôpital.

C’est donc un livre en deux temps, en miroir. Le temps de la guerre, où l’urgence se mêle à la peur, où la mort rôde et où le journaliste s’interroge sur sa présence, son rôle. Parasite ou porte voix. Un peu des deux. Et puis il y a le temps du retour, plus tard. Celui du choc des mémoires. La ville nouvelle se heurtant au souvenir de la ville en ruine. Et, derrière tout ça, en fil rouge, un peu d’amour, évidemment. (à lire chez le même éditeur)

Difficile de rester indemne au fil des pages et des descriptions de cette ville de désolation avec ses habitants devenus personnages. Tout y est exacerbé, comme une certitude de devoir faire tout plus vite, plus intensément.

Si le propre de l’histoire est de se répéter, le propre de ce roman est de se souvenir.

0 commentaires

Laisser un commentaire