C’est une figure à part dans le paysage musical français, à la fois présente et lointaine. Alain Bashung a tracé une route sans concession, qui l’a conduit au rang d’icône pour de nombreux amateurs de musique française, lassés par les variétés édulcorées de la bande FM. Chanteur mystérieux donc, excessif aussi, auquel Christophe Conte rend hommage dans un très beau livre publié aux éditions Seghers.
Tout y est, ou presque. De Roman-Photo à Bleu Pétrole , de « Gaby oh Gaby » à la « La Nuit je mens » (1998), Christophe Conte nous replonge dans une vie faite de musiques, de paroles, de succès et de doutes. En studio avec Baschung ? Promesse tenue tant ce livre est une immersion, une plongée derrière le rideau de la création. On notera donc la qualité des photos, des textes et du récit qui font de cette lecture un moment de plaisir rare.
Concrètement, chaque chapitre raconte la parution d’un album, révèle les témoignages des plus proches collaborateurs et restitue, grâce à la timeline, le contexte et les événements qui ont nourri l’écriture de l’album suivant. Pour peu qu’on apprécie l’artiste, on se reprend à fredonner des airs, entendre des accords de guitare et, presque inévitablement, on est tenté (pour les plus vieux d’entre nous) de remettre le 45 tour sur la platine.
Bashung restera toujours une relative énigme dans l’histoire de la musique française, un éternel inconnu, populaire sur le tard. A défaut de lever tous les voiles, ce voyage posthume en studio perpétue la légende. Qui s’en plaindra ?
