[A lire] Charles Bedaux Millionnaire, aventurier et « agent triple »

[A lire] Charles Bedaux Millionnaire, aventurier et « agent triple »

Publié le 7 juin 2024

Quand on dine avec le diable, mieux vaut avoir une grande cuillère. Charles Bedaux, industriel français brillant, aurait du se souvenir de ce vieil adage avant de jouer les entremetteurs entre têtes couronnées déchues et dignitaires du III Reich. La vie de Bedaux est de celle dont on tire des romans, des films, une trajectoire peu commune et sans pareille. C’est ce destin entre lumières et ombres que conte Thierry Lentz dans son Charles Bedaux Millionnaire, aventurier et « agent triple », une biographie aussi inspirée que passionnante.

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Alors qui était ce fameux Charles Bedaux ? Et bien en une phrase, caricaturale à l’excès, disons que Bedaux est un homme qui a réussi le tour de force d’être tour à tour assistant proxénète, théoricien économique de génie, et organisateur de mariage princier. Excusez du peu. Plus sérieusement, le succès de Bedaux repose sur  la création d’un système d’organisation du travail novateur, qui fut adopté par plus de mille sociétés dans le monde. Cette réussite fit de lui une cible pour les partis de gauche et des syndicats, et un ami pour le gotha industriel et mondain.

Mais le grand moment de la vie de Bedaux reste le mariage du duc de Windsor, l’ex-Edward VIII, et de sa maîtresse américaine Wallis Simpson, mariage qui se déroula (par défaut) au château de Candé, c’est à dire dans la propriété de Bedaux,  le 3 juin 1937.

A cette date, tout est au mieux, dans le meilleur des mondes. L’histoire aurait pu s’arrêter là, et Bedaux de poursuivre une vie d’industriel rentier, au mieux avec les plus hautes personnalité de l’époque. C’était sans compter sur une forme d’hubris du parvenu, un syndrome du bourgeois gentilhomme. Pour faire plaisir au couple princier, mais aussi pour ses affaires, Bedaux prit en charge l’organisation d’une tournée du couple en Allemagne, tournée qui s’acheva par une visite à Hitler au Berghof. S’il n’est pas sur la photo de famille, chacun sait que Bedaux en est l’instigateur. Cette faute véritable sera utilisée par tous ses adversaires pour l’attaquer et le détruire. C’est le début de l’engrenage qui le mènera au suicide.

Au delà de Bedaux, c’est finalement un portrait des années folles que propose Thierry Lentz, entre fortunes rapides et chutes violentes, splendeurs et misères d’une époque où tout allait trop vite.

 

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