[A lire] Sauver l’Empire

[A lire] Sauver l’Empire

Publié le 17 mars 2023

Dans le fond, quand on y regarde de plus près, on se rend compte que l’Empire n’est pas mort à Waterloo. Waterloo c’est pour la légende, le romantisme, c’est l’ultime bataille en forme d’adieu. Mais pour trouver le moment de bascule, celui qui pose l’avant et l’après, il faut plus certainement se tourner du côté de l’année 1813 et se plonger, loin des champs de batailles, dans les rouages d’une diplomatie aussi trouble que complexe.

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1813 anus horribilis, il y a de ça. Coincée entre la campagne de Russie et les 100 jours, c’est un peu le parent pauvre de l’épopée napoléonienne, la grande oubliée. C’est pour rétablir cette forme d’injustice que Charles-Éloi Vial publie son Sauver l’Empire aux éditions Perrin.

Reposons le contexte. L’édifice impérial vacille, les alliés d’hier se font plus distants, les ennemis humiliés ruminent leur vengeance, et même la famille proche commence à penser à l’après. Dans cette Europe qui s’échappe à lui, Napoléon rêve toujours de grandeur et de grandes batailles, là où tout se joue dans les faits en coulisses. De conciliabules en trahisons, de faux congrès en paix feintes, l’année 1913 marque, bien plus que la campagne de Russie, la fin de l’illusion napoléonienne.

C’est cette fin de règne avant l’heure que donne à voir Charles-Éloi Vial dans un livre d’histoire que l’on se surprend à lire comme un roman. L’exercice est toujours périlleux, ne rien sacrifier à la rigueur ou la précision, sans pour autant perdre le lecteur en détails et complexités excessives. Mission pleinement réussie pour ce Sauver l’Empire qui, comme souvent avec Napoléon, bénéficie d’un attrait sans pareil.

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