Alors que les passions liées au Biopic de Reedley Scott retombent gentiment, le moment est idéal pour se replonger, dans un climat apaisé, sur les vies et l’œuvre de Napoléon, personnage protéiforme au destin sans pareil. C’est ce que vous proposent les éditions Perrin en rééditant les deux tomes de la biographie de l’inoubliable André Castelot, publié en 1967. Au programme de ce premier opus : de la jeunesse à l’Empire.
Amateurs de révélations fracassantes ou de nouvelles théories, passez votre chemin. Ici pas de secrets du tombeau, pas d’initiation maçonnique cachée, pas d’histoire fiction… mais une lecture brillante de la trajectoire de celui qui deviendrait l’Empereur des français. Ce qui frappe chez Castelot, au delà du travail d’historien, c’est ce style, cette capacité à rendre vivant les personnages et les décors. De Toulon aux Pyramides, d’Arcole à Marengo, l’épopée napoléonienne se déploie avec toute sa force et sa démesure.
Que vous soyez très familier de l’Empereur, ou tout à fait novice, la magie opère. On se plonge avec plaisir de champs de bataille en arcanes politiques, on se prend d’affection pour le général révolutionnaire sans le sous, on voit percer avec inquiétude les dérives d’un régime trop sûr de sa force. Ce premier opus se concentre donc sur le « premier » Napoléon, celui qu’on appelait encore avec mépris Buonaparte, un Napoléon en formation, aux cotes encore mal taillées, mais où pointent très tôt une ambition sans limite et une pré-conscience de son destin.
La force de Castelot, c’est une forme d’équilibre dans le traitement de son sujet, ni trop d’histoires batailles ni pas assez, de l’intime mais pas trop, de la psychologie mais à bonne dose, du récit sans oublier les faits. Bref une grande biographie qui, malgré ses 60 ans n’a finalement pas tant vieillie.
