Auto-entrepreneurs : halte aux idées reçues !

Auto-entrepreneurs : halte aux idées reçues !

Publié le 7 juin 2023

L’auto-entrepreneuriat se porte très bien en France. Le nombre de créateurs d’entreprise qui choisissent ce statut augmente chaque année. Et pourtant, certains préjugés perdurent. Pascal Ferron, vice-président de Walter France, et fondateur de l’application MonEntrepriZ, remet les pendules à l’heure et démontre que les micro-entrepreneurs occupent désormais toute leur place dans le paysage économique français.

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Première idée reçue : la micro-entreprise est un statut provisoire. Dans certains cas, certes, mais de plus en plus il s’agit d’un statut à part entière, et pérenne. Rappelons que 49 % des travailleurs indépendants sont auto-entrepreneurs.

Les micro-entrepreneurs font du chiffre d’affaires et tirent des revenus de leur activité

Bien sûr, ce statut, pour certains, est par nature un statut provisoire, notamment pour les étudiants qui créent leur auto-entreprise pour pouvoir facturer quelques travaux ou quelques missions, et qui arrêtent dès qu’ils entrent dans la vie active. Il peut être aussi un statut de complément. Certains salariés créent leur auto-entreprise en parallèle de leur emploi pour pouvoir tirer des revenus de leur hobby : en 2021, un peu plus d’un quart des auto-entrepreneurs (27,7 %, en augmentation de 2,2 %) étaient par ailleurs salariés. Quant aux retraités, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir continuer à travailler à leur rythme et d’une autre manière, une fois leur retraite liquidée.

Mais attention, ces constats ne doivent pas occulter l’autre facette de l’auto-entrepreneuriat, celle d’un statut qui conquiert chaque année un peu plus ses lettres de noblesse, et qui est choisi par de nombreux créateurs d’entreprise parce qu’il répond à leur stratégie de vie. Rappelons qu’en 2022, 61 % des entreprises créées l’ont été sous le statut d’auto-entrepreneur. Et leur revenu augmente. En 2021, si l’on exclut ceux qui n’ont aucun revenu, le revenu moyen des auto-entrepreneurs a bondi de 13 % pour les artisans et commerçants, de 14 % pour les professions libérales non réglementées, et de 23 % pour les professions libérales réglementées. Le revenu moyen de 6300 euros annoncé par les statisticiens peut induire en erreur car il recouvre des réalités extrêmement différentes, cette moyenne prenant en compte les catégories évoquées ci-dessus comme les étudiants, les retraités, les salariés, et ceux qui n’ont créé que pour éditer une ou deux factures. L’auto-entrepreneuriat est choisi aussi par des catégories CSP + pour exercer des métiers dans la communication, les spectacles, les domaines scientifique et technique, l’industrie… Rappelons que le seuil maximum de chiffre d’affaires pour bénéficier du statut d’auto-entrepreneur s’élève désormais à 72 600 euros pour les prestations de services et certains exploitent cette possibilité au maximum. Les auto-entrepreneurs dont les revenus se situent autour de 40 000 euros nets sont donc bien plus nombreux qu’on ne pourrait le penser de prime abord.

Les femmes sont toujours plus nombreuses à créer des entreprises individuelles

43 % des entreprises créées en 2022 sous le régime de la micro-entreprise l’ont été par des femmes, et 55 % des entreprises individuelles classiques. Ces pourcentages augmentent et peuvent s’expliquer par le fait que certains secteurs « féminisés » sont très dynamiques. Les femmes sont majoritaires dans les « autres services aux ménages » (77 %), la santé humaine et l’action sociale (73 %), l’industrie et l’enseignement (52 %).
Par ailleurs, contrairement à certaines idées reçues, le statut d’autoentrepreneur n’a aucun impact particulier sur l’écart de revenus entre les hommes et les femmes, qui est équivalent à l’écart constaté dans le monde salarié.

L’auto-entrepreneuriat n’est pas l’apanage des grandes villes

L’Ile-de-France continue certes de concentrer plus du quart des immatriculations totales en France. Mais les zones rurales, avec 14 % des créations d’entreprise en 2022, ont une dynamique plus forte que les zones urbaines. Cela s’explique notamment par le fait qu’avec le télétravail, un grand nombre d’activités peuvent désormais s’effectuer à distance. Les entrepreneurs préfèrent exercer au calme, dans un logement le souvent plus agréable et moins cher qu’en ville.
Les auto-entrepreneurs sont à l’origine de six immatriculations sur dix, le record étant atteint en Provence Alpes Côte d’Azur, avec 66,3 %. Il est tellement moins pénible de travailler au soleil…

Et Pascal Ferron de surenchérir en affirmant que « souplesse, agilité et faibles contraintes, cela manquait terriblement dans le paysage de l’entrepreneuriat et les futurs auto-entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à l’avoir compris. »

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