MyBuBelly : la startup qui permet de choisir le sexe de son enfant

MyBuBelly : la startup qui permet de choisir le sexe de son enfant

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Une appli pour orienter le sexe de son futur bébé, voilà le concept de MyBuBelly. À l’origine de cette startup : Sandra Ifrah, une jeune maman parisienne qui a modernisé des techniques ancestrales en s’entourant de professionnels de la santé. Rencontre.

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Pauline Capmas : Un coaching en ligne pour choisir le sexe de son enfant, c’est original ! Comment vous est venue cette idée ?

Sandra Ifrah : « Cette startup est fortement liée à mon histoire personnelle. Avec mon mari, nous souhaitions avoir un petit garçon comme premier enfant – une histoire de tradition familiale. J’ai consulté mon gynécologue ainsi qu’un nutritionniste à ce sujet, qui m’ont orientée vers des méthodes de grand-mère, liées au PH et aux cycles d’ovulation. Nous les avons un peu modernisées, et quelques mois plus tard, je suis tombée enceinte d’un garçon. Ce fut aussi un succès pour mon second enfant – une fille, cette fois-ci – mais également pour mon entourage. Cette méthode a fonctionné 38 fois sur 40 ! Au début, je coachais simplement mes copines par téléphone, et c’est mon mari qui m’a suggéré d’aller plus loin. »

P.C : Techniquement, en quoi consiste cette méthode ?

S.I : « MyBuBelly est un coaching personnalisé via notre site web ou notre application, qui dure en moyenne 3 à 6 mois. Il permet d’augmenter la probabilité d’avoir une fille ou un garçon, mais aussi de booster sa fertilité. Cela passe par deux phases. D’abord, le suivi d’un régime alimentaire adapté, 3 mois avant la conception, afin de modifier le PH de la femme et ainsi de favoriser le passage des spermatozoïdes porteurs des chromosomes X ou Y. Ensuite, il s’agit de bien suivre son cycle d’ovulation, le but étant de concevoir au moment le plus propice pour avoir une fille ou un garçon. En plus du coaching, les futures mamans reçoivent une box tous les mois, contenant des tests de PH et d’ovulation, des compléments alimentaires et un petit livret explicatif. »

P.C : Cette méthode s’appuie sur votre expérience personnelle ; repose-t-elle néanmoins sur des bases scientifiques ?

S.I : « Pour créer MyBuBelly, je me suis entourée d’un Comité Consultatif, composé de médecins, de gynécologues et de psychologues. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que l’environnement vaginal pouvait favoriser le passage des spermatozoïdes X ou Y en fonction de son PH. C’est le sujet d’un récent article scientifique, publié dans la newsletter « Gynéco-online ». Des statistiques ont également été réalisées sur des femmes suivant une méthode similaire dans les hôpitaux Rothschild et Cochin (à Paris), et elles ont réussi à orienter le sexe de leur enfant dans plus de 85 % des cas. »

P.C : A-t-on déjà remis en cause votre méthode en la qualifiant d’eugéniste ?

S.I : « Je n’ai pas tellement essuyé cette critique. Déjà, il faudrait atteindre des milliers de personnes pour parler d’eugénisme, et ce n’est pas encore notre cas. Et finalement, on reçoit autant de demandes pour des petits garçons que pour des petites filles. Beaucoup de parents veulent ce qu’on appelle « le choix du roi », c’est-à-dire qu’ils ont déjà un garçon et souhaitent désormais une fille, ou l’inverse. »

P.C : Sur certains forums, des internautes blâment les parents qui auraient recours à une telle méthode, arguant que le sexe importe peu tant que l’enfant est en bonne santé. Qu’en pensez-vous ?

S.I : « Bien sûr que la santé de l’enfant est primordiale, la question ne se pose même pas ! Les femmes qui nous critiquent sont souvent déjà mamans d’un garçon et d’une fille : elles ont donc du mal à comprendre le désir profond – voire la souffrance – de certains parents qui n’ont pas eu cette chance. Néanmoins, ces critiques m’ont poussée à aller consulter les représentants éthiques et religieux (juif, musulman et chrétien). Notre méthode étant naturelle et sans manipulation génétique, nous avons reçu leur soutien, ces derniers jugeant qu’elle pouvait contribuer au bonheur et à l’équilibre du couple. »

P.C : D’autres internautes vous accusent de « vendre de l’espoir » aux parents qui ont très envie d’avoir un garçon ou une fille. Que leur répondez-vous ?

S.I : « Je ne dirais pas que nous « vendons de l’espoir » dans la mesure où nous ne communiquons aucun pourcentage de réussite aux mamans que nous coachons. Nous leur signalons aussi que la méthode est naturelle, donc pas garantie à 100 % – de même qu’un coaching sportif ou diététique ne réussit pas à tous les coups. Par ailleurs, nous nous engageons à rembourser nos utilisatrices si notre méthode venait à échouer – à condition qu’elles l’aient suivie correctement sur au moins 3 mois, puisqu’il faut 2,5 mois en moyenne pour modifier son PH. »

P.C : Quels sont vos projets à moyen et long termes pour MyBuBelly ?

S.I : « Nous avons écrit un livre, qui sortira courant 2018. Nous espérons qu’il sera traduit, afin de pouvoir exporter notre méthode en Europe et aux US d’ici 3 ans, puis en Russie et en Asie d’ici 5 ans. Jusqu’à maintenant, MyBuBelly était auto-financée, mais nous avons besoin de lever des fonds pour nous internationaliser. Nous sommes donc en train de rencontrer plusieurs Business Angels à cet effet. Et si notre communauté continue de grandir, nous aurons également besoin de recruter sous peu. J’ai également envie de créer une web TV, afin de mieux communiquer sur la méthode et renforcer le lien avec nos utilisatrices. »

2 questions au Dr Véronique Damon, médecin gynécologue

P.C : D’autres facteurs, tels que la génétique, les hormones, l’environnement ou encore l’alimentation du papa, peuvent-ils influencer le sexe de l’enfant ?

Dr. V.D : Actuellement, des hypothèses sont émises quant à l’influence de l’environnement sur les naissances. Nous avons observé chez l’animal que les perturbateurs endocriniens ont un effet œstrogénique qui stimule les hormones femelles. Nous pouvons donc supposer que chez l’homme, ils favoriseraient la naissance de filles. L’alimentation du papa, quant à elle, ne semble pas avoir un rôle suffisant pour influer sur le sexe de l’enfant, hormis dans de rares cas – notamment en cas d’infection de la prostate. Cette pathologie rendrait le PH du sperme plus acide, et aurait donc tendance à détruire les spermatozoïdes porteurs du chromosome Y, plus fragiles – à l’avantage des chromosomes femelles.

P.C : Que pensez-vous de la méthode MyBuBelly ?

Dr. V.D : La seule méthode absolue, qui permettrait d’avoir un petit garçon ou une petite fille dans 100 % des cas serait le sexage de l’embryon, via fécondation in vitro. Mais celle-ci est interdite en France, pour des raisons bioéthiques. Parmi les méthodes naturelles, les seules qui ont un fondement scientifique sont celles liées au PH du corps et, éventuellement, au cycle de la femme.

Bien qu’elles ne soient pas systématiquement prouvées par des études, elles ont au moins été validées par l’expérience pratique. La méthode de Sandra Ifrah a donc bien une influence sur le sexe de l’enfant, mais il faut garder à l’esprit que le taux de réussite n’est pas de 100 %. La nature nous donne des chances à 50/50, MyBuBelly peut faire pencher la balance à 40/60 ou 30/70. On peut donc dire que c’est une aide supplémentaire, un moyen de donner un coup de pouce à la nature.

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