Libre-échange ou protectionnisme : Arnaud Montebourg et Pierre Lellouche ont choisi

Libre-échange ou protectionnisme : Arnaud Montebourg et Pierre Lellouche ont choisi

Publié le 14 février 2012

Dans une conférence intitulée « Démondialisation et Protectionnisme, des solutions à la crise ? », le président du conseil général de Saône et Loire, Arnaud Montebourg et le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, ont eu plus de points d’accords que l’on aurait pu croire.

« On va le refaire! » Le débat n’a pas encore démarré que les deux hommes politiques prennent déjà date pour la revanche. Il faut dire que le sujet est crucial ! Celui qui répondra le mieux à cette question ouvrira les portes du château pour les 5 prochaines années. Alors mieux vaut ne pas se rater! Or face au dirigeant du tout nouveau mouvement «la Rose et le Réséda », Pierre Lellouche ne part pas avec les meilleures cartes. En effet, avec un déficit abyssal de 70 milliards d’euros dans la balance du commerce extérieur, comment le secrétaire d’État au commerce extérieur pourrait-il éluder le Protectionnisme, une idée qui « n’a rien de moderne » à ses yeux.

Pourtant sur le constat, les visions des deux hommes politiques ne sont pas aux antipodes. « Ça fait 40 ans que nous n’avons plus de politique industriels », et c’est Pierre Lellouche qui le dit… Quant à Arnaud Montebourg, il admet qu’un « déficit culturel » à l’export persiste dans les entreprises françaises. Enfin, si Pierre Lellouche accuse l’UE de ne pas vouloir entendre parler « de politique industriel », Arnaud Montebourg l’appuie également en taxant l’inertie de la bureaucratie européenne, coupable en partie à ses yeux du déclin industriel de la France.

« le péril jaune, c’est ridicule ! »

Ce seront bien les seuls points d’accords entre les deux hommes politiques. Car dans la foulée Arnaud Montebourg parle de « guerre économique où seule l’Europe ne s’arme pas ». Il faut donc une politique de protection en « surtaxant les produits ». Et le troisième homme des primaires socialistes prend l’exemple du Brésil qui protège son industrie de nouvelles technologies et l’Argentine son secteur automobile « en obligeant les grands groupes à s’implanter sur le territoire ». Ainsi, « le Protectionnisme est une manière de régionaliser l’économie » selon Arnaud Montebourg.

Mais Pierre Lellouche n’y croit pas. « L’enfer, c’est nous-mêmes  » explique-t-il ! Il « prétend qu’on peut produire en France » sans passer par « une logique qui amène à la guerre ». À ses yeux, Arnaud Montebourg « vend de la peur » aux français même s’il admet que la « bureaucratie européenne n’en veut pas de cette politique industrielle ». Alors comment faire ? « Les marchés émergents», réplique le secrétaire d’État : « si on est capable d’avoir 2 points de part de marché chez les émergents, le problème de la dette est réglée ». Et puis, il demande ironiquement si « on va isoler 1,5 milliard de Chinois » dans un monde ouvert ?

Un point sur lequel Arnaud Montebourg s’accorde bien volontiers: « le péril jaune, c’est ridicule ! » Mais il rappelle tout de même, en citant Adam Smith, qu’il existe « deux manières de conquérir un pays, soit par l’épée soit par la dette ».

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