Tomojo, l’aventure entrepreneuriale de deux amies d’enfance

Tomojo, l’aventure entrepreneuriale de deux amies d’enfance

Tomojo

Co-fondatrice de la start-up Tomojo, spécialisée dans la nourriture pour animaux domestiques à base d’insectes, Madeleine Morley fait partie des huit femmes entrepreneures de moins de 30 ans à suivre en 2020.  Retour sur un parcours marqué par l’écologie, l’amitié et l’entrepreneuriat au féminin.

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L’association StartHer publiait en février dernier les noms de huit femmes entrepreneures de moins de 30 ans à suivre absolument en 2020. Madeleine Morley, co-fondatrice de Tomojo en fait partie. Sa jeune entreprise, créée avec son amie d’enfance, produit des croquettes écologiques pour chiens et chats à base d’insectes. Une aventure qui débute d’abord par une belle histoire d’amitié.

Tomojo, l’histoire de deux amies d’enfance … et d’un chien.

Madeleine Morley et Paola Teulières se sont rencontrées à neuf ans et ne se sont plus jamais quittées. C’est d’abord Madeleine Morley qui a eu l’idée de Tomojo. Végétarienne, la start-uppeuse porte beaucoup d’attention à son impact environnemental. Un jour, en observant son chien Mojo, un ridgeback de 50 kilos qui consomme quotidiennement son pesant de viande, elle a un déclic. Madeleine Morley se trouve alors face à un dilemme. « Soit je donnais à Mojo des croquettes de qualité premium, avec de la viande premium et donc avec un impact absolument énorme sur l’environnement. Soit je lui donnais des croquettes bas de gamme, avec des sous produits de viande, non traçables et des tas d’additifs, pas vraiment bonnes pour sa santé », explique-t-elle. Refusant de faire un choix entre la planète et le bien-être de Mojo, l’entrepreneure décide donc de créer sa propre alternative.

Elle entraîne alors son amie de toujours, Paola Teulières, dans une belle aventure entrepreneuriale. C’est là que né Tomojo, une marque de croquettes écologiques à base de farine d’insectes. « Notre ambition est d’essayer de faire la croquette la plus écologique possible. Sans qu’il y ait de compromis sur la santé de nos animaux », affirme Madeleine Morley. Pour cela, les deux associées se sont rapprochées de vétérinaires et d’Agro Paris Tech pour formuler leur recette. « Cette croquette est fabriquée en France et plus précisément en Mayenne. Tous les ingrédients sont naturels et les insectes viennent de Hollande ou de France quand c’est possible », précise l’entrepreneure.

Amies et associées, c’est possible

« J’adore parler de ça ! », s’amuse Madeleine Morley au sujet du duo qu’elle forme avec son amie d’enfance Paola Teulières.  « En terme de personnalité, on a toujours été un peu complémentaires, même si on a un profil assez similaire », raconte-t-elle. De fait, les deux entrepreneures ont suivi des études comparables mais, dès le lancement de Tomojo, c’est très naturellement qu’elles se répartissent les rôles. Paola Teulières, qui avait déjà connu quelques expériences dans les achats et le sourcing s’occupe de toute la partie production et du développement de nouveaux produits. Madeleine Morley, quant à elle se charge du marketing et de la communication.

Une machine bien huilée qui a cependant nécessité un temps d’adaptation. « Au début ce n’était pas facile de passer d’une relation d’amies à une relation d’associées. Il nous a fallu près d’un an pour mettre en place des règles… Avant, tout notre temps, toutes nos conversations, même en dehors du travail, tournaient autour de Tomojo », confie Madeleine Morley. Maintenant, les deux associées parviennent à faire la part des choses. C’est notamment l’arrivée de leur premier collaborateur qui leur a permis de différencier leur vie personnelle de leur vie professionnelle. « Nous étions devenues une vraie entreprise, et pas seulement deux amies qui lancent un projet », explique la start-uppeuse qui voudrait également promouvoir l’égalité et la parité au sein de son entreprise en majorité féminine. « Il faut croire que les chiens et les chats intéressent plus les femmes que les hommes », plaisante-t-elle.

Le « jour d’après » passera aussi par la gamelle de nos animaux

À ceux qui trouvent étrange de nourrir d’insectes leur carnivore domestique, Madeleine Morley oppose deux arguments. Elle explique : « Les insectes restent des animaux. D’autant plus qu’il y a moins de transformation dans la fabrication des farines d’insectes. On a ainsi une protéine de très bonne qualité qui est bien digérée par les chiens et les chats. En terme d’apports nutritifs, c’est très intéressant ». Et pour ceux qui, comme elle, ne veulent pas faire d’économie sur la qualité de l’alimentation de leur animal mais restent sensibles à l’écologie, Tomojo présente une réelle alternative. « On sait que les ingrédients sont bons sans pour autant sacrifier l’environnement », affirme l’entrepreneure. En effet, la  production de farine d’insectes émet cent fois moins de CO2 que celle d’un kilo de viande de bœuf et nécessite deux-cent fois moins d’eau que pour produire un kilo de volaille.

« On a lancé Tomojo pour veiller au bien-être des animaux, mais aussi pour avoir une meilleure action sur la planète », explique Madeleine Morley. La crise du coronavirus nous rappelle que 60% des maladies infectieuses émergentes sont transmises de l’animal à l’homme. Parmi les grandes épidémies qui nous ont frappé depuis le milieu des années 80, nombreuses sont celles qui  proviennent de l’élevage intensif d’animaux : crise de la « vache folle », grippe d’origine aviaire, grippe d’origine porcine. L’entrepreneure espère donc que la crise que nous traversons remettra enfin en question les systèmes de production intensive et fera émerger de nouvelles alternatives. « Ça vient aussi des consommateurs qui sont des conso-acteurs. C’est par l’acte d’achat qu’on va avoir un impact. J’espère que cette situation amènera plus de personnes à réfléchir sur leur consommation et celle de leurs animaux », conclut Madeleine Morley.

Tomojo

Moush, la mascotte de Tomojo pose avec ses croquettes préférées.

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