Coronavirus : une troisième dose contre une cinquième vague

Coronavirus : une troisième dose contre une cinquième vague

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Quatre mois après sa dernière allocution devant les français, Emmanuel Macron a de nouveau pris la parole ce mardi 9 novembre à 20h, après un Conseil de Défense. Le président de la République a annoncé plusieurs mesures pour faire face à la recrudescence de l’épidémie de coronavirus. L’obtention du Pass sanitaire pour les plus de 65 ans, les personnes à risque et les soignants sera conditionnée à une troisième dose de vaccin. Sur le plan économique, le chef de l’Etat prévoit « de ne pas relancer le chantier de la réforme des retraite« , et souhaite accroître « le développement des réacteurs nucléaires EPR ».

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En réponse au rebond épidémique Emmanuel Macron renforce le dispositif sanitaire. En effet depuis quelques semaines la situation sanitaire en France se dégrade sous l’effet du variant Delta. Ainsi selon l’OMS, l’Europe redevient « l’épicentre de la pandémie de Covid-19 » avec un nombre de cas positifs qui repart à la hausse. Autre facteur favorisant le retour du virus, l’efficacité du vaccin diminue au bout du sixième mois suivant la seconde injection du sérum. De plus, les épidémiologistes pointent également du doigt le relâchement des gestes barrières par les concitoyens.

3e dose de vaccin contre le coronavirus

Par conséquent, le président de la République a appelé « les français les plus à risque » à se faire administrer « une troisième dose de vaccin ». Cette dernière doit permettre de rétablir le taux d’immunité au dessus de 80%. Soit le seuil recommandé par l’OMS, l’Agence Européenne du Médicament et les ARS (Agence Régionale de Santé).

Alors que 46 millions de français sont déjà complétement vaccinés, une dose de rappel sera donc nécessaire pour les citoyens âgés de plus de 65 ans, les personnes à risque (comme les obèses ou les diabétiques) et pour le personnel soignant. Sans ce rappel vaccinal, « le Pass sanitaire de ces individus ne sera plus valide à compter du 15 décembre ». À ce jour, seules 3,4 millions des 7,7 millions de personnes éligibles à cette nouvelle dose l’ont reçu. Elle est pourtant obligatoire pour le personnel médical afin de pouvoir continuer à travailler. Les récalcitrants s’exposent à des suspensions de salaires, et dans certains cas à des pertes d’emploi.

« 6 millions de français n’ont toujours reçu aucune dose de vaccin contre le coronavirus »

Plus généralement Emmanuel Macron a demandé à tous les citoyens de prendre rendez-vous pour recevoir la troisième dose de vaccin. Notamment « les plus de 50 ans qui représentent aujourd’hui la majeure partie des personnes admises en réanimation » dans les hôpitaux. Une annonce qui vise aussi particulièrement les professions en contact avec du public. En effet, dans les lieux fortement fréquentés, comme ceux de loisirs ou de culture, les employés s’exposent à d’importants risques de contamination. Le président de la République s’est également adressé directement aux « 6 millions de français n’ayant toujours reçu aucune dose de vaccin ». Les appelant à changer cet état de fait au nom « du bien commun pour protéger tout le monde ».

Concernant maintenant les gestes barrières, Emmanuel Macron a rappelé leur importance dans la lutte contre le coronavirus. Le gouvernement a dores et déjà annoncé que le port du masque serait obligatoire dans les écoles des 39 départements où la circulation de la Covid-19 augmente. Soit les territoires ayant un taux d’incidence supérieur à 50 cas pour 100.000 personnes, au cours des cinq derniers jours.

Des annonces dignes d’un futur candidat à l’élection présidentielle

Outre les annonces sur la situation sanitaire, le chef de l’Etat a présenté ses engagements politiques à quelques mois seulement de l’élection présidentielle de 2022. Des prises de position sur les retraites, l’assurance chômage et le nucléaire. Il ne s’est néanmoins pas encore déclaré officiellement candidat.

Tout d’abord, le président de la République a détaillé le dispositif de « contrat engagement jeune ». La mesure doit endiguer les difficultés des moins de 26 ans liées à la crise sanitaire. En effet, certains ont vu leur insertion professionnelle ou leurs études être stoppées à cause des confinements successifs. Ainsi, à partir du 1er mars 2022, l’Etat donnera une allocation de 500 euros aux jeunes âgés de 16 à 26 ans. En contrepartie, ces derniers devront accepter de se former entre 15 et 20 heures par semaine pour trouver un emploi.

Autre annonce qui découle du contexte sanitaire : la lutte contre la flambée des prix de l’énergie. Une situation liée à une forte inflation jumelée aux pénuries de pétrole et de gaz. Emmanuel Macron a ainsi rappelé que le gouvernement a gelé les tarifs règlementés du gaz et de l’électricité jusqu’en juillet 2022. Il s’est également félicité de la revalorisation du chèque énergie avec une indemnité inflation de 100 euros. De plus, pour « pallier le manque d’énergies », le chef de l’Etat prévoit de relancer le développement « des petits réacteurs nucléaires type EPR ». Une déclaration qui a fait réagir sur les réseaux sociaux. Notamment à cause des lenteurs françaises pour construire des réacteurs EPR. Des retards qui engendrent des coûts supplémentaires exorbitants comme pour l’EPR de Flamanville.

Les réformes emblématiques du quinquennat

Enfin le président de la République a évoqué deux des grandes réformes qui ont jalonné son mandat. Premièrement la réforme des retraites. Le chef de l’Etat confirme que la pandémie de coronavirus ne permet pas son application. Le texte fera donc certainement l’objet de débats durant la campagne présidentielle. Emmanuel Macron a tout de même réaffirmé sa position quant à l’allongement de l’âge de départ à la retraite et la suppression des régimes spéciaux.

Dans un second temps, le chef de l’exécutif est revenu sur la réforme de l’assurance chômage, qui est en revanche enclenchée depuis le 1er octobre. Le texte s’appliquera pleinement dès le 1er décembre. Désormais il faudra avoir travaillé six mois et non plus quatre mois pour bénéficier d’une allocation-chômage. Concernant la dégressivité de cette dernière, elle s’appliquera au-delà du 6e mois sans activité. Le président a toutefois ajouté une ultime précision : l’allocation sera « suspendue pour les demandeurs d’emplois qui refusent trois propositions d’affilée ». La décision fait grincer des dents certaines organisations syndicales. Elles estiment que la mesure contraindrait les chômeurs à accepter des postes parfois inférieurs à leurs qualifications.

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