« Une économie qui n’inclut pas, c’est une société qui exclut » Rencontre avec Saïd Hammouche, fondateur du sommet de l’inclusion économique

« Une économie qui n’inclut pas, c’est une société qui exclut » Rencontre avec Saïd Hammouche, fondateur du sommet de l’inclusion économique

Publié le 1 décembre 2021

sommet de l'inclusion économique

Ce lundi 29 novembre se déroulait le sommet de l’inclusion économique. Un événement conçut pour changer les mentalités et mettre fin aux discrimination à l’emploi. Pour l’occasion, rencontre avec Saïd Hammouche, fondateur de l’événement.

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Comment vous est venue l’idée du sommet de l’inclusion économique ? 

Le Sommet de l’inclusion économique nait d’un constat de départ : en France, les discriminations à l’emploi sont un fléau qui perdure. Le taux de chômage des jeunes dans les quartiers prioritaires politique de la ville est 2,5 à 3 fois plus élevé que la moyenne nationale. Quand on veut créer sa boite, c’est plus difficile faute d’accès, notamment, au financement, à un réseau. Le gâchis est énorme. Or l’action de la Fondation Mozaïk c’est précisément de changer les mentalités et les pratiques dans les entreprises mais aussi la Fonction publique pour faire sauter le verrou des préjugés. Et faire en sorte que la porte s’ouvre à tous les talents !

Depuis plusieurs années, nous organisions la cérémonie du Top Ten afin de mettre en avant les bonnes démarches. Cette année, nous franchissons un cap. Nous voulons rappeler à tous, décideurs publics comme privés : une économie qui n’inclut pas, c’est une société qui exclut.

Présentez en quelques mots l’événement

Le Sommet de l’inclusion économique est organisé autour de trois mots clefs. Le premier c’est l’engagement : sans celui des entreprises, il n’y a pas d’inclusion économique possible. La richesse s’y créée, l’emploi aussi. Le second, c’est celui de solutions. A l’incantation, la Fondation Mozaïk préfère l’action. Nous le savons bien pour travailler au quotidien avec des grands groupes comme des entreprises de taille moyenne : il est parfois difficile pour une organisation de faire évoluer ses process. Mais les solutions existent. Elles fonctionnent et elles sont à portée de main comme la plate-forme digitale DiversifiezVosTalents.com. Enfin, le mouvement. C’est une des leçons de la période récente : tout ce qu’on croyait immuable peut changer. Ce Sommet est celui du mouvement et l’accélération de celles et ceux qui croient en une économie et une société plus inclusives.

  En quoi est-ce important de réunir ces acteurs lors d’un événement comme celui-ci ? 

Il est important de réunir en seule journée en seul endroit la puissance publique, les entreprises, les associations et même les candidats. A la logique du travail en silo, le Sommet oppose celle du collectif. C’est la seule manière d’aller vers un changement en profondeur. Par ailleurs, il n’a échappé à personne que ce sommet s’inscrit dans un contexte particulier. La pandémie de Covid a aggravé des inégalités déjà existantes et rendu encore plus complexe l’accès à l’emploi, à l’alternance, au stage pour certains jeunes, même diplômés. L’heure est désormais à la reprise. Les indicateurs économiques repassent au vert. Qui pourrait accepter qu’une partie de la société française et de la jeunesse en soit exclue ? Ce ne serait ni bon pour les entreprises qui ont besoin de diversité pour accroitre leurs performances. Ni bon pour notre cohésion sociale.

Comment s’est déroulée cette journée ? 

C’etait un Sommet inédit. Organisé au ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance et en digital, il fait écho à l’ADN de la Fondation Mozaïk. D’abord, bouger les consciences, avec 10 plénières où des décideurs économiques et publics de haut niveau ont pu échanger, s’inspirer, s’engager. Ensuite, transformer les méthodes de recrutement et de management. Le chemin vers l’inclusion économique est souvent pavé de bonnes intentions… Il est important d’apporter des solutions concrètes d’où l’organisation de 10 ateliers ouverts à des experts. Enfin, la rencontre. Brisons la glace ! Surmontons nos préjugés ! Des candidats ont pu rencontrer en petit comité des patrons pour des échanges informels et se découvrir. Les entreprises étaient  invitées à signer le Pacte de l’inclusion économique pour inscrire leur action dans la durée. Comme le disait Albert Einstein, « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Avec cette journée, nous avons donc proposé aux entreprises de prendre ce chemin, ensemble.

 

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