[A lire] Richard III

[A lire] Richard III

Publié le 17 juin 2022

Il faut bien admettre qu’une biographie de Richard III suscite auprès du grand public moins de passion qu’un épisode inédit de Game of Thrones. Et pourtant, pour peu que l’on s’intéresse à la Guerre des deux Roses, on comprend que Georges Martin n’a pas cherché très loin ses personnages et son intrigue. Sans tomber dans les jeu des 7 familles, citons simplement les équivalences entre Lancaster et Lannister, York et Stark, et pour les plus sceptiques, amusez-vous à retourner une carte d’Angleterre… la liste est sans fin. Avec son Richard III publié aux éditions Perrin,  Georges Minois nous offre donc mieux qu’une fiction, une histoire vraie comme on en fait plus.

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Richard III est le roi mal aimé par excellence, difficile de survivre à Shakespeare. Il est le tyran, le monstre, l’assassin, la parjure… la liste des maux est sans fin pour ce dernier roi de la famille d’York. De Richard III on se souvient le plus souvent de la fin, une bataille perdue, une mort indigne et un léger besoin de cheval. Voilà pour la légende noire.

Derrière cette carricature se cache une personnalité bien plus complexe, chahutée par une époque violente, mouvante. La Guerre des deux Roses, pour rappel, est un conflit dynastique qui décima la quasi intégralité de la noblesse anglaise à la fin du Moyen-Age. Sous prétexte de protéger le Royaume dirigé par un roi fou (et oui…) les familles de Lancastre et de York se livreront à tout ce que l’on peut faire en matière de coups tordus, de meurtres et de rébellion. S’il faut assassiner deux enfants dans la Tour de Londres, on le fait, tout simplement.

La vie entière de Richard III se déploie dans cette période, une période en tension entre fin du Moyen-Age et début de l’époque moderne, entre valeurs pré-humanistes et loi du Talion. Le talent de Georges Minois consiste à éviter le piège du jugement moral. A quoi bon réhabiliter Richard III, à quoi bon le blâmer ? Non il faut le replacer dans son jus, dans son temps. On est ici en présence d’une de ces biographies qui se lisent comme des romans, et qui se révèlent bien plus riches et incroyables que bon nombres de fictions.

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